Genre phare des années 60 et 70, la soul music s’est estompée à l’aube des années 80 pour laisser le devant de la scène à la funk et la disco, puis à un genre plus contemporain à la filiation directe, le hip-hop.
Nous sommes aujourd’hui en 2016 et quelques 30 années plus tard, la musique soul connait un renouveau de talents florissants.
Après avoir été samplée en long, en large et en travers tant par des artistes de la scène rap (du Wu-Tang à Kendrick Lamar), que par ceux des scènes electro et pop (Daft Punk et Pharell Williams pour ne citer qu’eux), la soul music se découvre une nouvelle jeunesse.
Des titres comme Uptown Funk de Bruno Mars, Blurred Lines de Robin Thick, ou plus récemment Downtown par Macklemore sont autant d’indices du retour des accents de la music soul dans les charts (et ne parlons même pas de Beyonce).
Néanmoins, il existe -vous vous en doutez- une scène alternative plus discrète, plus pointue, moins médiatisée, mais non moins talentueuse que les célébrités de la grande époque.
Petit tour d’horizon d’artistes à découvrir en 2016.
Leon Bridges
Âgé de 26 et originaire du Texas, Leon Bridges est l’étoile montante quasi-incontournable du renouveau de la soul. Son tube “Coming Home”, issu de l’album éponyme, rappelle par ses accents très gospels la musique de l’incontournable Sam Cooke. Son style extrêmement vintage le place en droite ligne en héritier des géants des années 60s.
https://www.youtube.com/watch?v=sVC9X-Vh4-g
Kellylee Evans
41 ans, un premier album sorti il y a dix ans et extrêmement francophile (elle maîtrise d’ailleurs parfaitement la langue de Molière), la canadienne Kellylee Evans propose une soul plus moderne que celle de Leon Bridges. Si ce dernier nous renvoie aux origines du genre, Kellylee Evans s’inscrit dans son époque dans les rythmiques et les productions de ses morceaux où l’on sent l’influence du hip-hop. Elle est d’ailleurs passée maitresse dans l’adaptation de morceaux de rap vers la soul avec quelques reprises d’Eminem qui valent le détour, du Stromae et -blague- du groupe de Maitre Gims, Sexion d’Assaut.
Kali Uchis
À 23 ans seulement, l’artiste d’origine colombienne (mais qui a grandi aux États-Unis) Kali Uchis travaille déjà avec les sommités du milieu de la musique américaine. Après une collaboration sur la mixtape de 2014 de Snoop Dogg, elle s’entoure d’artiste comme Diplo, Tyler The Cretaor ou encore BadBadNotGood.
Les productions sont ici encore plus modernes : de la boite à rythme, de la disto, de l’écho… Toute la panoplie y est ! Pourtant, l’âme du genre reste très présente : elle tourne d’ailleurs en compagnie de Leon Bridges…
Attention clip : un mélange entre du (bon) Lana Del Rey pour le visuel et du Amy Whinehouse dans la voix.
Alabama Shakes
Vous l’aurez, le groupe Alabama Shakes vient de… Athènes ! (Athènes, Alabama attention !)
Des choeurs, du coeurs, de la guitare velour et de l’ampli à lampe, le groupe mélange à merveille les influences du rock du sud des États-Unis à la soul et au gospel pour des morceaux qui ambianceront aussi bien vos soirées lounges que dancefloor.
À voir en live absolument selon la rumeur…
Adrian Younge
Last but not least, Adrian Younge est un peu le Tony Stark de la soul, il ne chante pas mais son CV est impressionnant : multi-instrumentiste, producteur, juriste, patron de maison de disque (The Artform Studio à Los Angeles) et du label Linear Labs et j’en passe.
Et le monsieur envoie un peu du gros lourd musicalement comme le prouvent ses collaborations avec le Wu-Tang ou les Delfonics (groupe mythique de la soul des 60s-70s).
Claviériste, la renommée éclate en 2009 après son travail sur la bande originale de Black Dyanmite et depuis le monsieur n’arrête pas (ses productions sont d’ailleurs samplées par Jay Z, Alchemist ou Bilal). Il est l’exemple parfait du renouveau de la soul arrivée par le rap comme le prouve ses collaborations avec les grands noms du rap old school.
Je vous propose pour le découvrir, une de ses compos mais surtout (fait rare) un Boiler Room soul/jazz/R&B…