En France la psychologie clinique, celle qui s’occupe de venir au chevet des personnes en souffrance psychologique, demeure clivée. Elle l’est en deux courants principaux: celui d’inspiration cognitivo-comportementale et celui d’inspiration psychanalytique.
C’est le cas malgré des tentatives de plus en plus nombreuses au niveau des facultés universitaires et des centres de soin pour constituer une approche dite intégrative. Cette dernière serait censée joindre les deux optiques et prendre ce qu’il y a de bon dans chacune. Elle le ferait dans l’intérêt des patients bien évidemment.
Pour expliquer schématiquement aux profanes les divergences fondamentales entre ces deux approches l’on doit s’intéresser à des questions théoriques et pratiques. Celles-ci expliquant bien pourquoi le torchon brûle depuis si longtemps.
Au niveau théorique
La différence fondamentale est que la Psychanalyse postule l’existence d’un inconscient. Chez les cognitivo-comportementalistes le postulat est autre: c’est celui d’une inadaptation de la cognition ou des comportements. Les maux de départ étant différents, les remèdes ne peuvent que suivre!
Au niveau pratique
La Psychanalyse est donc conçue comme une exploration par le sujet, guidé par son thérapeute, de son inconscient. Il s’agit d’analyser ce dernier selon des méthodes subjectives telle l’interprétation. Le psy ne pouvant jamais garantir le résultat final de cette plongée et donc l’amélioration ou non de l’état qui a amené à consulter.
Dans les psychothérapies cognitivo-comportementales (TCC) il s’agit de ré-adapter la cognition et les comportements par le biais de méthodes scientifiquement testées. Un contrat thérapeutique très précis est conclu en début de traitement. Une promesse de résultat est formulée. Le psychothérapeute va aider le patient à avancer très concrètement sur des points spécifiques par le biais d’évaluations et d’exercices standardisés.
Il est donc aisé de comprendre pourquoi le débat entre Psychanalyse et TCC est encore si vif, notamment au sein des facultés de Psychologie françaises. Les tenants des TCC accusant la Psychanalyse de manque de scientificité et les défenseurs de la Psychanalyse accusant les cognitivo-comportementalistes de réductionnisme, par le biais de leur naturalisme.