Arzee est un artiste inspiré par ses deux grands amours : la musique et le bécane. Entre concerts de rock, réparations et customisation d’Harley Davidson, Tarek vient d’ouvrir sa galerie de Créations Sauvages, au 53 rue du Faubourg Montmartre. Il donne une seconde vie au métal et réinvente des objets, à la limite qui Steampunk.
Armée et ses « Créations Sauvages », en images
« Là première fois que j’ai fait de la moto, j’avais 16 ans, c’était au Liban. C’était un petit Dax. Une impression de grande liberté. On respire, la moto c’est le paysage, la découverte. Je n’aime pas la vitesse. J’aime ne faire qu’un avec la moto, la vibration du moteur, ça te complète », se rappelle le sourire caché derrière sa barbe hirsute. La moto c’est une passion qui le suit depuis 23 ans maintenant. Tarek Nasser alias Arzee arrive « du Liban, en 2000 », il a vécu « un peu la guerre et tout, à Beyrouth ». Et, puis le « vent a soufflé » et a emporté Tarek jusqu’à Montmartre.
En 10 ans, Tarek est devenu patron d’un atelier de réparation et de customisation pour les deux-roues, « des Harley de plus en plus », rajoute-t-il en grand amateur de la belle mécanique américaine. Il fait également du rock avec son groupe, « je veux m’exprimer dans la mécanique, la musique, mes passions. J’ai conçu ma première œuvre à partir de ça de manière instinctive. A l’époque c’était avec des matériaux de récupérations. Je l’ai appelé Arzee, ça veut dire Cèdre en Libanais. » Par contre aucune œuvre n’est faite avec du bois. Du métal, du chrome, du cuivre, du pneu et des phares de motos sont les bases de ces œuvres.
À l’origine Arzee n’utilisait que des matériaux de récupérations, sur des vestiges mécaniques de road-trip. Mais maintenant , trop l’envie, ou le besoin, de créer, « je peux plus attendre que les motos crèvent ».
Lampes à cymbales aux réverbérations musicales, lampes amovibles qui ont fait un trajet dantesque de la moto à la pop culture, d’une manière instinctive. Ici, des phares et des amortisseurs deviennent la rage d’Hannibal, la prière de la Sacrale ou le regard tendre de Wall-E. A coté, Arzee transforme des miroirs à l’aide de chaines qui ont vécues des kilomètres d’asphaltes.
Sa galerie est elle-même un voyage organisé de concert avec Jamel Bouahassane, un street-artiste de « Montmartre » qui s’est « lâché » sur un plafond qui fait écho au paradis des bikers, à Stravinsky ou encore à Alice aux pays des Merveilles. Les Créations d’Arzee au 53 rue du Faubourg Montmartre, c’est se retrouver un réservoir entre les jambes vers la liberté, la douceur chaleureuse d’une incandescence mêlée à la force froide du métal.