C’est une véritable arlésienne. Depuis 5 ans, les mordus d’économie collaborative, conso alternative et surtout, de produits alimentaires de qualités, l’attendaient de pied ferme. La Louve est enfin entrée dans Paris.
La Louve en bref
« La Louve propose une alimentation de qualité, à prix réduit, en majorité bio, locale ou artisanale. Tout le monde peut y faire ses courses, il suffit de devenir coopérateur et participer au fonctionnement du magasin. » Voilà en trois lignes sur leur site web, la Louve, le premier supermarché collaboratif et participatif français entame sa petite révolution et démarre son pied de nez à la grande distribution.
Bosser peu pour payer moins
La Louve a pris sa place dans un local 1.450 m2 sur deux étages entre les stations de métro Simplon et Marcadet Poissonniers. Abritera des produit qui devront répondre à une certaine exigence : « le goût, la durabilité environnementale, le respect du commerce équitable et des conditions de travail de nos producteurs, la pratique de prix bas et le devoir de satisfaire les besoins culinaires,…. ».
Le prix est très important dans la démarche de la Louve. Pour que le coût soit moindre (pour tous), la coopérative propose de prendre part aux activités du supermarché, et ainsi de faire baisser les prix. Les membres de l’association aident au bon fonctionnement des locaux, 3 heures consécutives, toutes les 4 semaines. Les activités peuvent aller de tenir la caisse, au nettoyage, en passant par le magasinage.
Pour devenir coopérateur, il faut assister à une réunion d’intégration. Et payer son inscription. La souscription minimum à La Louve est de 10 parts sociales, soit 100 €. Les chômeurs et personnes touchant le RSA, ainsi que les étudiants boursiers niveau 6 ou 7 peuvent souscrire pour seulement 10 €. Au final, le coopérateur aura des prix, par rapport au client lambda, un peu comme lorsque tu travailles aux Galeries, au BHV, à Citadium,… enfin dans n’importe quel magasin, sauf que dans le monde capitaliste, tu es payé.
Enfin la meilleure solution, c’est d’avoir un pote qui bosse gracieusement à la Louve, et de lui demander de faire tes courses. Une sorte de Louve-Deliveroo-Copain.
Brooklyn : aux origines du « Bobo-Bio »
A l’origine du projet, des « petits gars » de Brooklyn. En 2011, les fondateurs prennet exemple sur la « Park Slope Food Co-op » qui existe depuis 1973 à Brooklyn. Les hippies laissent place à l’entente entre habitant d’un même quartier, une entraide qui entraine une coopérative alimentaire. Aujourd’hui « Park Slope Food Co-op » compte plus de 16.500 membres. La population actuelle de Brooklyn, qualifiée d’Hipster, prend son mal en patience pour obtenir une place (liste d’attente longue comme le bras) et fait désormais la queue plus d’une demi-heure à la caisse pour acheter ses légumes bios venant de l’agriculteur du coin. La version américaine de la Louve n’est pas très différent des supermarchés de quartier parisien actuel, si ce n’est que les employés sont rémunérée.