Depuis le 10 avril et jusqu’au 25 avril, Kim Nguyen et Moyoshi s’exposent au Lavo//Matik. Retour sur le vernissage, accompagné des artistes.
Un espace dédié à l’art urbain et au Rock’n’Roll, non loin du village Bercy, ne vous y trompez pas, c’est le Lavo // Matik. Depuis son ouverture, cet espace propose de nombreuses expositions qui permettent de découvrir des artistes montants, mais aussi des artistes incontournables comme Jef Aérosol.
Aujourd’hui c’est au tour du graffeur Moyoshi et de la dessinatrice Kym Nguyen de poser leurs toiles dans ce concept-store aux allures de galerie d’art. Entre deux « chutes » aux inspirations bigarrées, offertes gracieusement par les artistes, Le Grand Bestiaire s’est entretenu avec Moyoshi & Kym.
Entre deux bouffées de cigarette, Moyoshi raconte comment il en est venu à s’exposer au Lavo//Matik : « J’habite à quelques mètre d’ici, et j’avais vu la première exposition du Lavo // Matik, c’était des œuvres de Jef Aérosol. J’ai énormément apprécié l’univers et l’ambiance du lieu. Je n’expose pas trop habituellement, mais Ben (le patron) m’a proposé de faire une exposition. Moi, de mon coté j’ai proposé à Kym de participer à cet évènement en tant qu’artiste, pour la motiver et lui donner l’envie de se dépasser, et de présenter ses œuvres. Cette exposition permet également de nous officialiser en tant que couple dans la sphère publique. »
Une exposition avec des œuvres respectives mais également communes aux deux artistes, qui ont failli ne jamais voir le jour : « J’ai beaucoup tanné Kym pour qu’on travaille ensemble. Elle ne voulait pas trop au départ. Ça a commencé par des aquarelles foirées. Elle disait « j’aime pas ce que je viens de faire, c’est foiré ». Je n’étais pas d’accord je les ai récupéré, et c’est de là qu’est née la série Fusion. Je me suis réapproprié ces aquarelles, je graffe sur ses dessins déchirés, je fais du collage…. Quelquefois, il faut détruire pour mieux créer. »
À grands coups de Posca ; traits, courbes et dynamique forment des œuvres hautes en couleurs dans un univers abstrait oscillant entre le végétal et l’animal. Ces coups de feutres effleurent les portraits et regards de Kym mêlant dessin et aquarelle. « Mes premiers dessins c’était des yeux de manga. Je suis passé au niveau au-dessus en trouvant ma patte pendant mes études », raconte-t-elle.
Cette jeune illustratrice à également fait ses premiers pas dans l’univers du Street-Art en immortalisant son œuvre sur un mur d’Art in House, une résidence d’artistes à Anglet, la Tour 13 du pays Basque.
« À l’origine, j’étais partie là-bas pour faire du photo-reporting. Moyoshi et les autres artistes qui me connaissent m’ont poussé à faire une œuvre sur place. Mais je ne sais pas si le terme Street-artiste me convient réellement, je suis plutôt peintre et photographe. Je ne me voit pas prendre une place intégrante dans ce milieu ».
Le sourire aux lèvres, Kym est très émue de voir ses œuvres exposées au Lavo // Matik : « J’ai participé à des expositions collectives, mais c’est la première fois que mon travail est tant mis en avant. C’est important pour moi. Il y a 25 œuvres qui sont de ma propre composition, après le reste de l’exposition sont des Fusions et des œuvres de Moyoshi. J’ai toujours tendance à ne pas partager mes œuvres, mes dessins c’est comme mon journal intime. Si dans la journée j’ai vécu quelque chose de triste, je vais le véhiculer dans mon travail. Je ne suis pas forcément à la recherche de notoriété, même si je rêve que Moyoshi et moi devenions les nouveaux Supakitch & Koralie ! »
Il faut en profiter, Moyoshi ne compte pas rempiler pour une autre exposition avant un moment : « Je présente énormément de pièces ici, car je ne compte pas exposer de nouveau. Je vais retravailler dans la rue, chez moi ; et je vais également développer des projets d’installations ; où je vais mêler la musique, le street-art et la vidéo, sur des évènements plus éphémères. Mais les galeries, il va y avoir un break. »
Infos Pratiques :
20 Boulevard du Général Jean Simon, 75013 Paris
01 45 83 69 92