
2014 a été une année très riche en rebondissements : déficit budgétaire, Bygmalion, Macron ; et du coté des bonnes nouvelles : la musique ! Les Beatmakers nés sous le signe de l’hexagone ont prouvé leur expertise une fois de plus. Techniquement impeccables, ancrés dans leur style et leur génération, Le Grand Bestiaire fait un retour sur les artistes français qui ont marqué les platines et les dancefloors 2014 au fer rouge.
La Fine Équipe – Hip-Hop Électronique
Depuis 2008 avec la première fournée de leur Boulangerie, Blanka, Oogo, Mr Gib et Chomsk’ ont trouvé la recette pour mitonner de bons albums pointus et pulsatiles. Agrémentés de samples Soul, Jazz et Hip-Hop, La Fine Equipe est allée sur de nouvelles contrées plus Electro pour La Boulangerie troisième du nom. Depuis que les quatre comparses ont fondé leur label Nowadayz, c’est une véritable armée de doigts titillant les MPCs qui s’est mise en marche ! Entre le pâté de Jukebox Champions, la douceur de Fakear, la crème acidulée de Modo & Ugly Mac Beer, la réconfortante chaleur de Souleance et les nappes sombres d’Everydayz ; les meilleurs artisans français sont loin de fermer boutiques. L’ouverture de franchises à l’international ne saurait tarder.
Guts – De la Funk au Hip-Hop
L’homme-orchestre d’Alliance Ethnik a décidé de renouer avec ses premiers amours avec la sortie Hip Hop After All. Après une période de « repos » à Ibiza, Guts a tiré du funk et du Hip Hop nourricier le meilleur des 70’s aux 90’s pour les transposer dans son époque. Une instru qui dompte l’oreille par sa tonalité familière avant de la retourner sur le capot et de l’enivrer à coup de sax ou de basse. L’arrangeur d’Honesty et Jalousie s’offre rappers, jazzmen ou soulmen, affranchis et nouveaux talents : Lorine Chia, Rah Digga, Cody Chesnutt, Patrice ou encore le jeune Dillon Cooper. DJ Fab a même mis la main à la pâte pour garantir que la sauce prenne bien. Un album qui flotte entre douceur et énergie n’a put qu’être conçu par un orfèvre du feu et de la glace.
Chinese Man – À l’ancienne
Pour fêter les dix ans de leur label, les DJ Zé Mateo et High Ku ainsi que le beatmaker SLY, ont explosé une troisième galette The Groove Session. Coté musique, Chinese Man fait un écart aussi grand qu’un tour du monde le long des 14 titres. Hip-Hop à la manière d’un vieux The Roots, avec le rappeur Sud-africain Tumi sur «Once Upon A Time» ou encore trompettes de mariachis sur «Scatter» aux côtés du rappeur Ex-I. Le raggasonic Taiwan Mc rencontre une chanteuse indienne Tritha pour allier basses électro et flow ragga. Le débiteur de décibels Cyph4 va frotter son flow sur des musiques traditionnelles turques. Un voyage sans bouger de ses écouteurs.
Hologram Lo’ : La recrue
Avec son premier opus solo, DJ Lo’, aka Hologram Lo’ de 1995 prouve qu’à l’instar de son frère d’armes Nekfeu, les arrangeurs peuvent aussi assurer en solo. En l’espace de 8 pistes, où s’entremêlent sonorités digitales et samples, Hologram Lo’ éclate ses platines en une palette de couleurs en constante évolution. Une enveloppe Deep, qui retourne sa veste pour explorer l’Abstract puis la House. Le Cut se ballade et s’amuse sur le « Bambaataa », d’un Booba qu’on « cherche pour homicide », cramé et répété comme un vieux titre de dubstep. Plus loin, à la manière d’un Future « Rov or Benz » sur lequel Prince Waly et Alpha Wann viennent filer un petit coup de main à coup de mic’. 8 titres suffisent à faire passer Hologram Lo’ du statut de DJ de 1995 à producteur incontournable de la scène hexagonale.