La mode du DIY (Do It Yourself) ne vous aura pas échappé. Le web fourmille de tutoriels, recettes et autres plans vous permettant de fabriquer vous même à peu près tout : meubles, déco, vêtements, jardin, cuisine, cosmétiques, et autres accessoires de mode… Plus qu’une mode, le DIY devient un mode de vie, une philosophie chez de plus en plus d’internautes.
La raison est simple. Poussés à surconsommer des produits de plus en plus chers et de moins en moins durables à la composition chimique plus que douteuse (jusqu’aux meubles, dont la toxicité est mesurée et réglementée dans les crèches) mais également conscients de la pollution qu’engendre cette surconsommation, les nouvelles générations ressentent le besoin de se tourner vers des moyens de consommation alternatifs.
À ces raisons matérielles s’ajoute un indéniable plaisir à créer. Faire de quelques matériaux bruts ou de récupération un produit neuf et personnalisé procure un plaisir et une fierté indéniables, mais aussi (et surtout) la sensation d’être capable de s’affranchir de la consommation de masse, et peut être un peu aussi l’impression d’apprendre ou réapprendre un peu le mode de vie des générations de nos grands parents où tout un chacun était capable de récupérer, bricoler, créer, cuisiner, jardiner, coudre. Une époque où quand quelque chose était cassé, on ne le jetait pas, on le réparait. Mais également une époque où avant de jeter quoique ce soit, on réfléchissait à la meilleure manière de le recycler en quelque chose d’utile. Des gestes presque totalement perdus.
Qui parmi les lecteurs de cet article a appris à faire ses propres conserves, à coudre, à jardiner, à reconnaître les plantes comestibles et médicinales et à les utiliser, à fabriquer un meuble, un savon ou un désinfectant ménager fait maison ou un rouge à lèvres…? Vos arrière-grands parents, eux, savaient faire cela… peut être vos grands-parents, pour peu qu’ils aient grandi à la campagne…
Mais parlons de vous ! Combien dépensez-vous par mois pour l’achat de produits cosmétiques, de produits d’hygiène et de produits ménagers ? Si vous êtes un homme, peut être pas énormément (quoique), mais pour les femmes, le budget beauté pèse très lourd dans le porte-monnaie (sans parler de la woman tax). Quel dommage, quand on peut fabriquer à coût ridiculement bas une foule de produits d’hygiène, de produits ménagers et de cosmétiques !
Afin de vous mettre doucement dans le bain, voici un produit très facile à réaliser, très peu coûteux, durable, écologique et non toxique… mais surtout efficace ! Une bonne manière de préserver votre santé, votre porte-monnaie et la planète, tout en apprenant à survivre le dimanche, quand les magasins sont fermés et que HORREUR , vous n’avez plus de déo alors que vous avez prévu un footing !
Le déodorant simplissime
Il y a deux grands types de déodorants : ceux qui empêchent la transpiration de s’évacuer, et ceux qui empêche simplement les bactéries de se former (et donc d’avoir des aisselles qui sentent le morbier après votre séance hebdomadaire de zumba cross-fit). La solution qui nous intéresse ici est la seconde. Et comme il paraît qu’elle est bien plus saine, tant mieux !
Par ailleurs, vous avez forcément entendu parler des études scientifiques prouvant la toxicité de nombreux composants des déodorants industriels, et notamment du sel d’aluminium, soupçonné de favoriser le cancer du sein et autres joyeusetés… Dans notre recette, rien de toxique !
Il vous faudra pour cette recette :
- De l’huile de coco, de préférence bio. Vous en trouverez facilement en magasin bio, mais j’en ai vue récemment à Monoprix… L’huile de coco est une huile aux propriétés anti bactériennes qui reste solide jusqu’à une température 25 degrés (ce qui rend le déodorant solide en hiver et liquide en été)
- Du bicarbonate de soude, que vous pourrez trouver en pharmacie pour une somme dérisoire. Les bicarbonate de soude est un ingrédient majeur du fait-maison, il n’est aucunement toxique et ses propriétés sont infinies ! Ici, il servira d’agent anti bactérien.
- De l’arrow-root, que l’on trouve dans tout bon magasin bio (au rayon farines), là encore pour une somme ridicule. Si vous n’en trouvez pas, de la fécule de pomme de terre ou de maïs bio fera l’affaire !
- Optionnel : quelques gouttes d’huile essentielle. La plus efficace est l’huile essentielle de palmarosa, mais son parfum âcre peut déranger. Si c’est votre cas, préférez l’huile essentielle de lavande, de tea tree, de menthe poivrée, de sauge officinale… ou un mélange de ces huiles (d’autres huiles essentielles peuvent être utilisées, vérifier auparavant). Ou même pas d’huile essentielle du tout, le déodorant reste très efficace sans ! Vous trouverez ces huiles essentielles sans mal dans n’importe quelle pharmacie.
- Optionnel : de la cire d’abeille. Se trouve chez les apiculteurs de votre région, parfois en magasin bio ou dans les magasins comme aroma-zone. Elle vous servira à rendre votre déodorant moins liquide, notamment en été.
Préparez également :
- un petit récipient résistant à la chaleur (inox, pyrex),
- un bain marie dans un récipent à bord bas hauts type poële ou sauteuse,
- investissez 1 euro dans un mini-fouet qui vous servira pour toutes vos préparations cosmétiques. À défaut, une fourchette et de l’huile de coude pourraient faire l’affaire pour cette recette, mais attention aux grumeaux !
- une balance de précision (environ 10 euros)
- un contenant pour votre déodorant (n’importe quel pot à couvercle fera l’affaire).Recette pour environ 20g de déodorant :
10g d’huile de coco
8g de bicarbonate
5g de fécule
Optionnel : 4 gouttes d’huile essentielle de palmarosa, de lavande, de tea tree, ou de menthe poivrée.
Optionnel : 2g de cire d’abeille
- Après avoir bien nettoyé et désinfecté vos ustensiles et le contenant qui accueillera le déodorant, faites fondre au bain-marie l’huile de coco (et la cire d’abeille, si vous avez souhaité en utiliser). Surtout ne cherchez pas à faire bouillir, dès que tout est fondu vous pouvez retirer le bain marie du feu.
- Ajoutez tous les autres ingrédients en remuant bien entre chaque ajout. Mélangez encore, il ne doit pas y avoir de grumeaux !
- Transvasez votre œuvre dans son pot.
Et voilà… je vous l’avais dit que c’était simple !
Votre nouveau déodorant s’applique au doigt. Prenez une petite noisette de produit et étalez-la bien sous votre aisselle. Vous voilà efficacement protégé(e) jusqu’à la prochaine douche ! Une seule application le matin suffit, il est inutile d’en remettre dans la journée.
Comme pour tout produit contenant des huiles essentielles, veuillez à pratiquer des pauses dans l’utilisation de ce produit : 1 semaine de pause toutes les 3 semaines semble raisonnable. Les huiles essentielles sont des produits extrêmement puissants qui peuvent soigner presque tout, et votre corps a besoin d’une pause de temps en temps pour éliminer naturellement les résidus d’huiles essentielles de votre organisme, c’est ce qu’on appelle la « fenêtre thérapeutique ».
Certaines personnes, cas rares, peuvent développer une irritation des aisselles due au bicarbonate de soude et à sa texture. Pour éviter cela, acheter le bicarbonate de soude le plus fin et fluide que vous puissiez trouver. Le plus fin est généralement celui des pharmacies, le bicarbonate alimentaire vendu dans les grandes surfaces ayant tendance à avoir une texture plus épaisse. Si une légère irritation survenait à l’utilisation malgré un bicarbonate très fin, arrêtez jusqu’à disparition du problème puis recommencez à l’appliquer à un rythme moindre (une fois tous les deux ou trois jours par exemple), jusqu’à trouver le bon rythme. Si le problème persiste, d’autres types de déodorants naturels existent !
Votre déodorant n’a ni besoin de conservateurs, ni besoin d’être rangé au frais. Essayez toutefois de l’utiliser dans les 6 mois et de ne pas l’exposer à une trop forte chaleur.
La prochaine fois, je vous donnerai plusieurs recettes de cosmétiques et produits ménagers à base d’ingrédients très simples… vous n’allez pas croire tout ce qu’on peut faire à partir de fonds de placard et de frigo !