Yellowcard est l’un de ces groupes qui ont bercé notre adolescence, alors qu’on pogotait sur NOFX ou Millencolin. Pourtant, à l’occasion de leur concert parisien à La Cigale le 16 mars dernier, le public semblait n’avoir pas vieilli.Toujours les mêmes jeunes au look de punk pré-pubère, avec désormais quelques barbus au style hipster deci-delà.
Venus présenter leur septième et nouvel album studio « Lift a Sail » (sorti le 6 octobre 2014 chez Razor & Tie, et produit par Neal Avron), les américains déclaraient récemment “Nous avons vraiment l’impression d’avoir atteint notre but et fait un très bon album de rock‘n’roll”.Après un temps de remise en question, le groupe a souhaité changer légèrement d’orientation, avec quelques choix originaux.C’est ainsi que sur scène, comme sur l’album, c’est le magnifique titre instrumental au violon « Convocation » qui sert d’ouverture au concert. Un côté déstabilisant mais choix osé pour un groupe de punk-rock US.
Fin de l’intro, salto d’un des musiciens histoire de s’étirer un peu, et ça commence à s’énerver. Le rythme est plus soutenu, les guitares s’agitent et la batterie accélère. Composé de Ryan Key (chant, guitare), Sean Mackin (violon), Ryan Mendez (guitare), et Josh Portman (basse), le groupe s’en donne à cœur joie.
Un pogo géant se joue dans la fosse, on est bien à un concert de punk-rock. Le chanteur Ryan Key est quant à lui bien bavard ce soir, pour le plus grand plaisir des fans qui connaissent les paroles de chaque titre par cœur. « Make me So », « Lift a Sail », « One Bedroom »… beaucoup de refrains mélodiques, de ballades pour teenagers, mais quelque part on aime ça.
Ça nous rappelle Blink 182, Biffy Clyro et tous ces groupes « d’ados » qu’on écoute toujours 10 ans plus tard, mais en secret. Alors qu’il s’apprête à jouer « California » seul au piano, Ryan remercie le public : « Après 15 ans de tournée, on est toujours là, c’est grâce à vous, merci ! ». Ça ne nous rajeunit pas tout ça.
Un concert où les titres du nouvel album sont très présents, abordant des thèmes particulièrement personnels comme la famille de Ryan ou tout simplement sa femme, et les épreuves douloureuses qu’ils ont traversé ces dernières années. Ce qui en fait, au fond, un projet exceptionnel. Avant de nous quitter, Ryan nous lancera un « Best fuckin’ show in Paris ever ! ». Reviens quand tu veux Ryan, nous on est là.