Depuis l’antiquité la narration a servi comme vecteur de transmission de connaissances, notamment spirituelles. C’est le cas dans les mythes, que l’on peut considérer comme non factuels mais vrais, en ce sens qu’ils indiquent la direction d’une vérité.
Plus récemment le psychiatre et psychanalyste Carl Gustav Jung a parlé de représentations archétypiques, expressions d’images universelles présentes depuis toujours dans la pensée humaine. Les contes ou les mythes sont un terrain de jeu privilégié pour elles. L’on peut donc se servir de leur étude afin de mieux connaître l’inconscient collectif, couche de l’inconscient plus profonde et davantage innée que l’inconscient personnel.
Dans cette lignée un auteur tel que Clarissa Pinkola Estés, analyste jungienne, poétesse et conteuse, propose aux femmes une démarche intéressante. Dans son ouvrage « Femmes qui courent avec les loups, histoires et mythes de l’archétype de la femme sauvage » elle conseille d’utiliser l’analyse de contes provenant de diverses cultures (amérindienne, japonaise, scandinave, slave, tibétaine, etc.) comme un miroir. Le but étant de mieux comprendre sa propre psyché et les défis internes et externes auxquels elle est confrontée.
Au travers d’une quinzaine de contes analysés, elle illustre la manière dont les histoires avec leurs images et symboles peuvent faire écho à des éléments de notre psyché. Elles permettent ainsi de débloquer de l’énergie psychique par identification et nous aident à renouer le contact avec nos instincts naturels profonds pour évoluer vers un mieux-être concret.
Pinkola Estés conçoit les histoires comme des « vitamines de l’âme », qui « mettent en branle la vie intérieure ». Elles régénèrent des pulsions psychiques perdues du fait notamment de l’éducation et de la pression culturelle. De ce fait elles ont un immense pouvoir thérapeutique, s’inscrivant dans la visée de la psychologie en tant que connaissance de l’âme.