
Dearly beloved, we are gathered here today to get through this thing called life. Electric word life, it means forever and that’s a mighty long time. But I’m here to tell you there’s something else : the afterworld. A world of never ending happiness, you can always see the sun, day or night. So when you call up that shrink in Beverly Hills – you know the one, Dr Everything’ll Be Alright – instead of asking him how much of your time is left, ask him how much of your mind, baby.
Prince – Let’s go crazy
Aujourd’hui, le ciel s’est mis en deuil. Jusqu’à hier, avril murissait vers mai comme une mangue. Puis on apprend la nouvelle : un de plus. On a perdu le vilain-petit-canard-devenu-royauté de la pop, le nain pourpre, His Royal Badness, le Kid de Minneapolis, the Artist, mais surtout celui que tout le monde connaissait sous le nom de Prince – malgré quelques aventures éponymes douteuses dans les années 90 sur fond de guéguerre avec sa maison de disques. Le soleil s’est éteint le temps d’une journée, lavée par cette pluie qu’il avait si bien chantée. 57 ans et encore tant de secrets.
Rien n’est sûr, mais déjà ça chuchote. Overdose, dit-on. TMZ, l’info qui fait les poubelles – ou la poubelle de l’info ? – nous en dit plus : « De multiples sources à Moline nous disent que Prince a été amené d’urgence à l’hôpital et que les docteurs lui ont fait une “save shot” [injection de neutralisation], ce qui est typiquement administré pour contrecarrer les effets d’un opiacé. Nos sources soulignent que les docteurs avaient conseillé à Prince de rester hospitalisé pour 24 heures, que son entourage avait demandé une chambre privée mais que quand on leur a répondu que ce n’était pas possible, Prince et compagnie ont décidé de partir. »
Il serait donc parti emporté par ce qui l’avait toujours caractérisé : son égo. Mégalo jusqu’au dernier soupir – partager une chambre, pensez-vous ?! Ça ne se fait pas après avoir vendu plus de quatre-vingt millions de disques dans le monde. Pas royal du tout. Et si la pop a eu plusieurs prétendants au titre de roi, elle n’aura jamais qu’un Prince. Un extraterrestre (un autre !) qui a révolutionné la musique au cours de 40 ans de carrière effrénée. Alors repassons Sometimes It Snows in April, ballade coécrite par Wendy Melvoin et Lisa Coleman pour l’album Parade, dernier hommage à cet artiste qu’on aimait sans le comprendre totalement. Il nous mettait d’ailleurs en garde dans I Would Die 4 U.
I’m not a woman
I’m not a man
I am something that you’ll never understand
Pornographe et romantique impossible, Prince Nelson Rogers a imposé sa drôle de virilité, son dandysme anticonformiste, à grands coups de boutoir dans une pop alors mijaurée. Riffs intemporels, ce falsetto guttural, ses danses impies, chansons sur l’inceste, l’adultère, les partouzes mais aussi l’amour, le musicien a changé la face de la musique à tout jamais. Ce vendredi, à 10h, Visibrain – la platerforme de veille Twitter – a recensé plus de 8,07 millions de tweets liés au terme « Prince ». Steevie Wonder, Lenny Kravitz, Lionel Richie, Wyclef Jean, Mariah Carey… les hommages de la communauté musicale se multiplient. Disco, New Wave, R&B libidineux, soul robotisante, funk galactique, Prince nous aura gâté (il a même un peu rappé, et on lui a même pardonné).
Tant adulé dans les chambres à coucher que sur les dancefloors, on se souviendra de lui pour toutes ces heures de bonheur offertes avec une nonchalance un peu sujouée, toujours charmante. Performer phénoménal, il aura aussi marqué l’esprit des chanceux qui l’ont vu sur scène. Virtuose hors pair, il adorait se mêler aux vielles légendes et leur montrer que si quelqu’un pouvait bien prétendre au trône laissé vide par Hendrix, c’était bien lui – son dernier coup d’éclat était son solo sur la reprise des Beatles When my guitar gently weeps, aux côtés de Tom Petty, Steve Winwood, Jeff Lynne et le fils Harrison. S’il est probable qu’il leur manque à tous, il est certain que sa guitare pleure encore doucement car personne ne la touchera jamais plus comme ça.
Allons tous danser ce weekend. Il y aura certainement l’un de ses innombrables hits. Et puis, c’est surement ce qu’il aurait voulu.
https://www.youtube.com/watch?v=2QM6vWdcUG8